jeudi 15 juin 2017

Juste la fin du monde (2016) - Xavier Dolan


Il est bien compliqué de s'engager à visionner un film de Xavier Dolan. Génie du cinéma pour certains, il est aussi sans cesse critiqué et rabaissé par ceux qui jugent que ses films ne sont que de la poudre aux yeux et qu'il s'agit seulement d'un gamin prétention porté aux nues. Personnellement, je m'engage très prudemment sur le terrain lorsqu'il s'agit d'assumer que, oui, j'ai aimé Mommy. Je ne suis pas une professionnelle de l'audiovisuel, ni critique, ni prétendant à des connaissances au dessus des autres. Je suis une spectatrice qui regarde des films tantôt pour me distraire, tantôt pour me surprendre, me faire réfléchir et m'apprendre mais aussi et même en premier lieu pour m'évader et ressentir des émotions.

Qu'en est-il de Juste la fin du monde?
J'ai passé un bon et un beau moment. Cette réunion de famille qui se déroule sur à peine un après-midi m'a transportée bien au-delà de ce que j'aurais cru. Louis est revenu après douze ans d'absence pour annoncer une lourde nouvelle à sa famille. Il va retrouver sa mère, son frère et sa sœur. Il va faire la connaissance de Catherine, sa belle-sœur, douce mais effacée. Il leur a manqué, ils ne comprennent ni son absence ni son retour et la raison de sa venue va passer au second plan.
Ce qui compte, c'est la manière dont chacun va exprimer sa souffrance et sa détresse face à cette absence, la joie et le soulagement dans ces retrouvailles.
J'ai été troublée par les souvenirs de Louis qui resurgissent au contact de sa famille, les souvenirs heureux de son enfance et son adolescence.


 J'ai tellement mais tellement aimé la scène avec O-zone en fond sonore. Pas parce que cette chanson est un monument de la musique (joke) ni parce que je m'attendais à l'entendre PARTOUT sauf ici, mais parce que cette scène m'a gonflé le cœur de nostalgie. Ce moment de complicité en famille, les sourires échangés, cette chaleur qu'on ne retrouve que chez soi, avec les siens. Et ce flash-back d'une époque où tout semble possible, où rien d'autre ne compte que l'instant présent.


Le casting est bien, rien à dire. Mais surtout, surtout, il y a Gaspard Ulliel. Parce que si j'ai été malheureuse qu'il n'ait pas reçu de César pour son rôle dans Saint Laurent (la compétition était serrée en même temps) qu'elle joie j'ai ressenti lorsqu'il a enfin été primé en 2017 ! Je suis son parcours depuis 2004, et même ayant manqué quelques sorties, j'ai eu grand plaisir à le retrouver récemment pour La danseuse. Dans Juste la fin du monde, Gaspard offre un personnage doux, mélancolique, qui en dit tant en parlant peu. Et puis... ces yeux, quoi !


J'ai beaucoup, beaucoup aimé le personnage de la mère interprété par Nathalie Baye. Cette femme qui ne garde aucune rancœur et aime ses enfants sans condition. 
Bref, tout ça pour dire que ce film m'a plu. Je n'ai pas de véritables raisons pour le justifier, mais j'ai passé un bon moment, une parenthèse dans la vie d'une famille d'inconnus emplie de mystères. Des paroles échangées, et des regards, tellement de regards.
C'est peut-être ce que j'aime dans le cinéma de Dolan, le soin qu'il prend à filmer ce qui se dit, non pas par la parole mais avec les yeux. Et le cœur aussi, mais cela reste mon avis.

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