Le mercredi 13 décembre 2017 sortait en France le dernier film de la franchise Star Wars. Un an après Rogue One, une histoire annexe ancrée dans le même univers et deux ans après Le Réveil de la Force dans lequel on rencontrait les nouveau protagoniste de cette troisième trilogie.
Bon. On y va?
Très concrètement, The Last Jedi aurait pu être pour moi un coup de cœur monumental. Malheureusement, c'est passé à côté. A cause de quelques éléments qui m'ont fait grincer des dents et c'est dommage parce que le contraste était trop grand, entre cette déception et l'énorme claque que j'ai pu prendre au cours de certaines scènes tant elles étaient intenses et époustouflantes.
Je précise qu'il ne s'agit là que de mon avis, de mon ressenti personnel, de la manière dont j'ai vécu ma séance de cinéma. Ce n'est en aucun cas une critique professionnelle, je ne cherche pas à analyser le film ni à convaincre qui que ce soit. Imaginez-vous que nous sommes en train de prendre un café et que je vous raconte ce que j'ai pensé du film.
De ce fait, l'article est truffé de SPOILERS dont j'indique le début à la fin, sachez seulement qu'il ne vous restera pas grand chose à lire si vous n'avez pas déjà vu le film ^^
Il y a eu parfois tellement, presque trop pour ensuite n'avoir pas assez.
Je m'explique.
J'aime énormément les deux protagonistes "principaux", du moins ceux sur lesquels la lumière se projette. Rey est une héroïne comme on les aime : courageuse, voire intrépide, porteuse d'un cœur plein d'espoir en un avenir meilleur et une paix retrouvée. D'un autre côté on a Kylo Ren, qui a sombré dans le côté obscur de la Force, autrefois porteur des mêmes facultés que son penchant de lumière, comme s'ils étaient les deux faces d'une même pièce, le yin et la yang.
Début des spoilers
D'une part, la phase d'initiation de Rey qui n'est pas sans rappeler celle de Luke en son temps (l'île perdue, seuls au monde, entourés de créatures plus ou moins gardiennes des lieux, ici de vieux manuscrits poussiéreux qui n'ont jamais été lus...). Luke n'apprend rien à Rey, ou presque. A peine la première leçon partagée, il prend peur et la délaisse. Il n'y a finalement pas de véritable apprentissage. Rey a ça en elle et apprend à le maîtriser rapidement, trop rapidement même. Comment peut-elle maîtrise en un rien de temps ce que certains Padawan ont mis des années à toucher du doigts? Certes, les créateurs n'ont peut être pas souhaité faire une redite et perdre du temps, mais cette partie du film est finalement assez longue, pas vraiment palpitante, et se révèle carrément inutile. Ce que Rey apprend là-bas aurait pu l'être dans un contexte différent, neuf et libéré des comparaisons antérieures.
L'autre point qui m'a chagrinée : le Suprême Leader Snoke. Sérieusement, on nous vend un méchant ultra balèze, carrément redoutable et terrifiant, on se retrouve avec un bonhomme qui ressemble à rien (ça sent plus le manque d’inspiration que les longues heures de recherche assidues) et reste assis avant de se faire dézinguer en deux minutes montre en main. Non mais sérieusement?!
Alors entendez bien : j'ai A-DO-RE cette scène. J'étais littéralement scotchée à mon siège, prise par une grosse poussée d'adrénaline, à deux doigts de m'emparer d'un sabre pour me battre avec eux. C'était prenant, troublant, captivant, l'un de ces moments de cinéma auxquels on ne s'attendait pas et où tout peut arriver. On en pardonnerait presque le Suprême Leader raté (soyez honnête, entre ça et Dark Maul qui n'était pourtant pas LE grand méchant, y a une différence de niveau quand même!).
Voilà ce qui m'a plu. La relation qui se tisse entre Rey et Kylo Ren.
Je l'assume et le revendique, j'aime les personnages torturés, en proie à de terribles conflits intérieurs contre lesquels ils luttent en permanence. Ils nourrissent une histoire, ils nous poussent à de lourdes réflexions, ils nous touchent quand on en vient à s'y identifier...
Ainsi, c'est cette souffrance qui rapproche nos deux personnages. Tous les deux ont traversé des épreuves, ce qui les amènent à s'écouter, se confier. Alors pareil, la raison pour laquelle ils entrent en communication, une fois révélée me semble vraiment tirée par les cheveux et un peu facile mais bon... passons. C'est lorsqu'il rencontre vraiment Rey qu'on sens que Kylo Ren n'est pas totalement du côté obscur (cette scène durant laquelle il hésite à tirer au tout début... quelle émotion!), qu'il lutte encore, hésite et se questionne. De même que Rey qui lutte contre cette Force obscure qui l'appelle et l'attire. Les moments qu'ils partagent, ces instants qui n'appartiennent qu'à eux, tout cela s'est révélé tellement intense que j'étais littéralement fascinée par les regards qu'ils échangeaient. Ce sentiment viscéral de connaître l'autre plus que n'importe qui sans savoir pourquoi. Cette connexion entre eux et ce qui en découle s'est révélé être pour moi le meilleur élément du film, avec l'espoir qu'elle sera à nouveau exploitée (de manière judicieuse, par pitié!) par la suite. Parce que Rey se révèle être la seule à laisser un temps à Kylo Ren pour s'exprimer, lui offrir le bénéfice du doute, le laisser baisser les armes un instant.
Aussi, quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi cette *___bip___* prend-elle en traitre ce pauvre garçon qui certes n'a visiblement pas les mêmes objectifs de vie qu'elle (chacun sa route, chacun son chemin)? Elle se sent menacée, bien. Mais quand on sait ce qu'il pense avoir subit de la part de son propre maître, on évite de lui planter un couteau dans le dos qui le fera à coup sur basculer totalement, un peu de bon sens ma bonne dame! Voilà, donc on nous balance une nouvelle énorme dans la figure : le nouveau grand méchant de l'histoire en fait ce n'était pas Suprême bidule mais bel et bien Kylo Ren, fils de Han Solo et Leila, apprenti de Luke. Ta-da!
Voilà, à nouveau je ne le cache pas, j'aime beaucoup Adam Driver depuis que je l'ai découvert dans Girls, puis Et (beaucoup) plus si affinité et les quelques films dans lesquels je l'ai vu par la suite, mais là avec sa frimousse du jeune homme perdu et la balafre du combattant (argument sexy depuis Angélique marquise des anges) j'avoue que j'ai eu un gros crush pour Kylo Ren.
Alors j'en ai encore plus voulu à Rey. Pour cette défense malavisée mais aussi parce que c'était terriblement prévisible. Elle est sur la corde raide depuis le début mais non, comme elle est super forte et tout et tout, malgré tout ce qu'elle a appris, impossible pour elle de basculer. Ç’aurait pu être tellement intéressant à traiter! Donc si j'ai bien compris Rey VS Kylo, gentil VS méchant, c'est noté!
En parlant de la rancœur de Kylo Ren envers Luke... Cette scène de fin c'est sans doute le summum de la déception! Oui, je suis une vieille adepte des traditions mais, il est où notre combat de fin au sabre laser, merde? Encore peur de faire une redite avec le combat Anakin VS Obi-Wan? Peut-être. N'empêche voir l'un des grands dirigeants du Premier Ordre demander à ses hommes de tirer sur le dernier Jedi connu au lieu de l'affronter en personne, c'est un peu la honte quand même. Quand il est contraint de le rejoindre et qu'on réalise qu'il n'est pas là, on s'imagine que ce n'est que partie remise, mais non!
J'ai eu le sentiment de revoir cette fin absurde dans Twilight, les dernière pages du quatrième tome durant lesquels on s'attend à la bataille du siècle et qu'ils se séparent bon amis en mode "ah, désolé on s'est trompé! A bientôt, soyez heureux!".
Alors oui, j'ai trouvé de chouettes éléments dans ce film. Luke Skywalker en proie à son côté sombre, dans cette crainte de voir ressurgir le côté obscur qui avait eu raison de son père. Les querelles incessantes entre Kylo Ren et le général Hux, cette rivalité et leurs confrontations font d'eux un duo qu'on aura plaisir à retrouver par la suite. De même que j'ai beaucoup aimé la relation entre Poe et Leila, entre confiance, admiration et reconnaissance.
En revanche je n'ai pas trouvé grand intérêt au duo Finn et Rose Tico. Ils ont une
utilité qui permet aux rebelles d'avancer dans leur projet mais c'est tout. On dirait qu'il ont essayé de caser Finn quelque part et comme il y avait une place à prendre, il s'y est collé.
Fin des spoilers
Désolée pour ce long article qui laisse penser que j'ai presque détesté le film. Il n'en est rien. La vérité, c'est que certains moment se sont révélé tellement forts que j'ai ressenti une grande frustration quant à d'autres moments clé qui m'ont particulièrement déçue, je leur en ai voulu d'une certaine manière. D'où le ton légèrement acerbe de ces quelques paragraphes. Je trouve que ce film avait un énorme potentiel, qu'ils ont tenté de creuser l’histoire différemment et que le tout combiné ne fonctionne pas aussi bien que prévu.
Après je me doute qu'il n'y a rien de plus difficile pour les gens qui bossent sur ces films que de contenter les fans. Entre ceux qui veulent que rien ne changent et ceux qui pestent contre le manque d’innovation il devient difficile de trouver un juste milieu qui contentera le plus grand nombre et permettra de faire vivre la série indéfiniment.
J'irai voir la suite, c'est certain, ainsi que les histoires annexe prévues (Han Solo !!!). J'aime la saga Star Wars, l'univers, les anciens personnages à jamais cultes mais aussi les nouveaux arrivants auxquels je me suis attachée. Et quand on aime fort quelque chose on se l'approprie, on le vit plus personnellement et parfois ça peut tomber à côté. Il n'empêche que j'ai passé un très bon moment devant The Last Jedi et si je ne lui avais trouvé aucun intérêt, je ne vous aurais pas bassinés avec cet article qui fait la longueur d'un roman, je n'aurai même pas pris le temps d'en parler.
Là-dessus, je vous souhaite une belle semaine, et
que la Force soit avec vous.