dimanche 29 avril 2018

L'Oeil d'Abaddon - Keren Nott


C’est la fin du monde. Pas de doute, nous y sommes.

J’avais appris à craindre les catastrophes naturelles, l’ire légitime de la Terre que nous détruisons chaque jour un peu plus. Perdu.

C’est autre chose qui causera notre perte à tous, quelque chose de plus grand, quelque chose de plus beau encore que la planète nous vouant au néant, excédée par nos dernières conneries, lassée du nucléaire, de la pollution, de la consommation à bâtons rompus.

La lumière… Nous qui de tout temps avons craint les ténèbres, c’est son antithèse que nous redoutons aujourd’hui.

Il est l’heure pour nous, Terriens, de nous résigner. Rien ne sert d’avoir peur, de se plaindre, de se battre. La fin est proche, et elle n’épargnera personne.
Si vous me suivez, je suis plutôt branchée young adult et romance. Et de temps en temps, j'aime sortir des sentiers battus, partir à la découverte de nouveaux horizons! Mais je l'avoue, je ne suis pas non plus une grosse aventurière. Les deux derniers thrillers que j'ai lu avaient été écrits par Sarah Pinborough (auteure des Contes du Royaume) et Amy Engel (à qui l'on doit The Book of Ivy). 
Là, c'est pareil. Je n'ai pas hésité à me plonger dans L'Oeil d'Abaddon.
Parce que c'est Keren Nott.
Parce que c'est Underground.

L'horreur frappe dès les premières pages, à Prague, où démarre notre histoire. Vlad, un adolescent au quotidien tranquille va tout perdre en une fraction de seconde. Dragan, un homme qui se croit sans avenir va voir s'ouvrir les portes d'une nouvelle ère dans laquelle il tient enfin une vraie place.
Tout au long du récit, nous suivons le chemin qu'empruntent Vlad et Dragan, chacun de leur côté.
L'un gagnant en ténacité et en courage pour sauver sa vie, l'autre en violence et en cruauté pour prendre celle des autres.
Comme je m'y attendais, ce fut un régal de retrouver la plume de Keren Nott. Une prose agréable et fluide au vocabulaire riche et soigné. Cela suffit à rendre la lecture délicieuse même lorsque l'action prend son temps pour se montrer. Car l'extinction de la race humaine prend du temps. Elle en terrifie une part et en libère une autre.
Vlad sera confronté à certains des plus ignobles vices de l'Homme lorsque la dépravation de celui-ci n'est plus entravée par une quelconque loi. C'est lorsque toutes les règles sont abattues que chacun dévoile son véritable visage. Celui de Vlad en viendra à l'horrifier, mais son courage et sa loyauté n'auront de cesse de prendre le pas sur le reste, son grand cœur bravant les épreuves qui se dresseront sur son chemin (il est adorable ce garçon mais il ne lui arrive vraiment que des mésaventures abominables!). 
Dragan, de son côté, ne gardera de sa vie antérieure qu'un sentiment de haine et de rejet. C'est dans cette violence qu'il en vient à éprouver des sentiments d'autant plus fort qui le rapprochent le plus de ce qui lui reste d'humain.
C'est dans ce nouveau monde où la mort est partout que la vie devient la quête de tous.
Au prix de la mort (cela fait très solennel mais c'est ainsi que j'ai vécue ma lecture!).

Bon. J'ai souffert de voir disparaitre bon nombre de personnages auxquels je m'étais déjà attachée! Mais la fin du monde ne peut pas avoir lieu sans quelques dommages collatéraux, c'est certain. De même que cette épopée ne se fera pas sans effusions d'hémoglobine alors si vous ne supportez pas la vue d'un épisode de Game Of Thrones, passez votre chemin! Car celui-ci sera long et tortueux, vous menant à un dénouement à vous décrocher la mâchoire (et vous demander s'il y aura une suite?).

A nouveau une réussite pour Miss Nott que j'avais découverte il y a tout juste deux ans grâce à Je suis un monstre dans la même maison d'édition (dont vous trouverez les titres en format papier et epub ICI). Un titre captivant, glaçant, horrifiant qui met à nu l'être humain dès lors que celui-ci se voit mené à sa propre perte. J'attends patiemment une prochaine parution... Et vous, adeptes de romans sombres et torturés, soyez curieux! Pour ma part, après ces deux lectures réjouissantes je m'en vais lire une petite réécriture de conte, tiens (en prenant le risque de tomber sur une Blanche-Neige un brin psychopathe, on n'est plus à l'abri de rien).
En vous remerciant de m'avoir lue...

samedi 28 avril 2018

Les filles de Roanoke - Amy Engel

Dans une petite ville du Kansas, les filles Roanoke sont enviées de tous. Belles, jeunes et riches, elles vivent avec leurs grands-parents sur le domaine familial, au cœur des champs de blé. Quand Allegra disparaît, après la fin tragique qu'ont connu Camilla, Penelope et Eleanor, toutes filles de la lignée Roanoke, sa cousine Lane part à sa recherche. Elle découvre de sombres secrets de famille.
Lors du prologue de Les filles de Roanoke, on s'attend à mener l'enquête, partir à la recherche des sombres secrets qui hantent les murs de Roanoke. Pourtant, lorsque Lane revient dans cette maison où elle n'a passé qu'un été dix ans auparavant, elle brise la glace, attaque de front les tabous de cette famille pervertie. Ainsi, c'est très rapidement que je me suis doutée du fin mot de l'histoire, de son dénouement, et ai ainsi compris que l'enquête elle-même n'était pas véritablement le but de ce roman.
L'auteure traite ici la psychologie de chacun de ses personnages avec minutie.
Lane a conscience de la nature du mal qui ronge Roanoke et ses filles, c'est d'ailleurs pour cela qu'elle en est partie. Mais elle découvre à ses dépends combien l'histoire de cette famille est ancrée en chacun de ses membres, elle comprise.
J'ai trouvé importante la manière dont l'auteure semble défendre certaines idées. A plusieurs reprises, cela est pointé du doigt et rediscuté au travers des réflexions de l'héroïne : ce qui parait être un l'amour interdit n'est ici qu'une prison battit sur des années de solitude, d'abandon et de souffrance. Chacune des filles de Roanoke subissent la même emprise, sont victime d'une manipulation à base de tendresse et de sourire qui leur donne un temps le sentiment d'être unique et de n'exister que pour cette seule raison.
On ne parle pas de viol. Pourtant il parait clairement dénoncé. Plusieurs fois sont évoquées les notions de responsabilité, de culpabilité et de vulnérabilité. Qu'importe le consentement manifeste de chacune de ces femmes à l'enfance bafouée, elles sont victimes d'une emprise contre laquelle il leur était impossible de lutter.
Amy Engel nous offre une plume toujours aussi addictive, ici bien plus crue et violente que celle qu'on lui a connue dans The Book of Ivy. Le lecteur est pris au piège par cette ambiance lourde et chaude d'une bourgade du Kansas où tout le monde sait mais chacun se tait. Elle traite d'une histoire terriblement malsaine, mais l'écriture de l'auteure nous montre qu'elle-même ne l'est pas. C'est un point important à savoir qu'elle ne légitime en aucun cas les actes sordides qui sont évoqués dans son roman, bien au contraire.

En somme, une lecture intéressante assez éloignée de ce que j'ai l'habitude de lire. C'est oppressant et dérangeant, ce qui ne plaira certainement pas à tout le monde. Lane est d'une franchise assez brutale qui permet de dynamiser un récit où règnent le mensonge et le tabou. L'alternance entre passé et présent ainsi que l'intégration de courts textes sur chacune des filles de Roanoke m'a plu. La fin m'a laissé un goût d'inachevé, de tristesse et de vies perdues en vain. Non, ce roman est loin d'être rose. J'aurais souhaité que les sujets forts et intéressants qu'il aborde soient traités différemment, par un autre biais, car certains éléments m'ont semblé vide de sens. Néanmoins cela reste une relativement bonne lecture. Pas véritablement agréable car particulièrement glauque, mais une bonne lecture.

dimanche 15 avril 2018

Ces mangas qui ont marqué ma vie... (quand j'étais plus jeune, mais qui comptent toujours autant!)

Salutations, Enfants Perdus!
Voici l'article que je souhaitais rédiger depuis un moment.
Aujourd'hui, je souhaite vous parler de mes mangas.
On commence par une première série avec mes chouchou de longue date, qui m'ont permis de découvrir des auteurs dont j'ai par la suite dévoré tout le répertoire (c'est le cas de Ai Yazawa, Kaori Yuki et Natsuki Takaya). Je prévois de vous faire un prochain article sur les mangas découverts plus récemment, d'auteurs dont je parcours encore le travail, de séries inachevées...



FullMetal Alchemist de Hiromu Arakawa
27 tomes de 192 pages (série terminée) aux Editions Kurokawa

En voulant ressusciter leur mère, Edward et Alphonse Elric vont utiliser une technique interdite relevant du domaine de l'alchimie : la transmutation humaine. Seulement, l'expérience va mal tourner : Edward perd un bras et une jambe et Alphonse son corps, son esprit se retrouvant prisonnier d'une armure. Devenu un alchimiste d'Etat, Edward, surnommé "fullmetal alchemist", se lance, avec l'aide de son frère, à la recherche de la pierre philosophale, leur seule chance de retrouver leur état initial.
LE manga ultime à mes yeux. Mon essentiel. Mon tout. Entre action et émotion, amour et amitié, humour et tragédie... tout est dosé à la perfection, servi par un scénario maîtrisé à la perfection qui vous mènera à des réflexion sur l'existence elle-même entre deux éclats de rire et une scène à vous crever le cœur.



Fruits Basket de Natsuki Takaya
23 tomes de 180 pages (série terminée) aux Éditions Delcourt.
Tohru, mignonne et courageuse lycéenne, vivait sous une tente dans les bois. Recueillie pour ses talents en matière de travaux ménagers par la famille de Yuki Sôma, un de ses camarades de classe, Tohru vit maintenant entourée de garçons dans une grande maison. Mais ce qu'elle ignore, c'est que la famille Sôma est victime d'une malédiction secrète. Certains de ses membres se transforment, dans des circonstances particulières, en un des douze animaux du zodiaque chinois ! Avec d'aussi étranges personnages, la nouvelle vie de Tohru va lui réserver de nombreuses surprises.
Ce shojo est une pépite de bienveillance, un condensé de douceur, une pure dose de bonheur en intraveineuse. Il vous brisera le cœur avant de le réparer, pièce par pièce, le réchauffer et lui rendre tout son éclat. Parce que derrière ses airs de romance légère, Fruits Basket cache en vérité de nombreuses réflexions sur la différence, le rejet qu'elle peut entrainer de la part des autres et la souffrance qu'elle peut engendrer. On y suit des personnages brisés qui apprennent à se reconstruire à force d'amour et d'espoir en lesquels ils ne pensaient même plus avoir droit.

A lire aussi de cette auteure : Ceux qui ont des ailes (6 tomes), Démons et Chimères (5 tomes), Accords parfaits (one shot), Twinkle Stars (11 tomes), Liselotte et la forêt des sorcières (5 tomes en cours...).


Angel Sanctuary de Kaori Yuki
20 tomes de 196 pages (série terminée) aux Éditions Tonkam.

Setsuna et Sara sont frère et sœur, pourtant, ils s’aiment sincèrement. Mais le monde entier semble s’opposer à leur romance. Tandis qu’ils sont en fuite, l’univers de Setsuna bascule quand un être surgissant de nulle part tue sa bien-aimée, sa colère explose alors et au milieu d’un Tokyo en ruine, il découvre qu’il est la réincarnation d’un ange banni par le Créateur. Ses pouvoirs vont donc lui permettre d’aller jusqu’au Royaume des Morts pour ramener l’âme de Sara dans le monde des vivants. Pourtant, Setsuna ignore encore qu’il est l’élément central d’une guerre millénaire entre les anges et les démons et que le dénouement approche avec son réveil !
Kaori Yuki est une mangaka qui tient une place toute particulière dans mon cœur. J'ai toujours aimé ces ambiances à la fois poétique et macabre qu'elle sait si bien instaurer dans ses œuvres. Elle s'approprie des histoires connues, déjà existantes - contes traditionnels ou récits religieux - et nous en offre sa version. Parfois controversée, surprenante ou tragique mais toujours délicieuse. Dans Angel Sanctuary, elle ose donner à un frère et une sœur le droit de s'aimer. Son manga le plus connu pourrait critiquer et dénoncer les lois du Dieu de la Bible. Pourtant, c'est le Loi des hommes qu'elle pointe du doigts, pour ne mettre en avant que l'amour, trop souvent relégué au second plan dans les textes religieux derrière les accusations proférées envers ceux que l'Homme se permet de considérer comme des "pêcheurs". Angel Sanctuary, c'est une quête pour l'amour et la liberté, un combat mené par des personnages hauts en couleur et terriblement attachants, une épopée grandiose et surprenante servie par un trait à couper le souffle.
J'ai découverts son fabuleux travail avec God Child, manga auquel je porte un amour considérable et vous recommande chaudement.

A lire aussi de cette auteure : Comte Cain, Ludwig Revolution, Fairy Cube, The Royal Doll Orchestra, Alice in Murderland... (et tant d'autres!).


 
Nana de Ai Yazawa
21 tomes de 180 pages (série en cours...) aux Éditions Delcourt.

La première est rêveuse, rigolote et sensible, mais « cœur d´artichaut », un brin capricieuse et loin d´être indépendante. La seconde est plus mature, déterminée, un peu mystérieuse mais peut être d´une froideur qui glace le dos. Toutes deux s´appellent « Nana », ont un attrait pour l´art et ont vécu en province. Toutes deux vont connaître l´Amour et décider de partir pour Tokyo.
Nana, c'est LE shojo absolu. Un incontournable désormais culte pour une génération dont il est devenu la référence entre toutes. Love and rock'n'roll. Avec son trait unique qui se démarque des autres mangas, les garde robes incroyables qu'elle offre à ses personnages, Ai Yazawa ne renie pas son amour pour le stylisme, monde dans lequel elle aurait rêvé de travailler.
Des héros qui vous collent à la peau, des relations puissantes et des émotions à vous déchirer le cœur. C'est beau, fort et vrai. Une histoire dont la conclusion est attendue depuis des années car bien malheureusement la santé de l'auteure ne lui a pas permis de poursuivre. Cette attente ajoute presque à la légende de ce titre qui restera gravé dans les mémoires.

A lire aussi de cette auteure : Gokinjo une vie de quartier, Paradise Kiss, Je ne suis pas un ange, Last Quarter, Marine Blue.



Card Captor Sakura de Clamp
12 tomes de 192 pages (série terminée) aux Éditions Pika
Un jour, Sakura trouve un livre étrange dans sa bibliothèque et sans faire exprès libère les cartes de Clow, puissantes cartes aux pouvoirs magiques. Elle se trouve donc investie d'une mission, celle de rassembler a nouveau les cartes pour éviter l'apocalypse. Aidée par son amie Tomoyo et son "rival" Shaolan, elle va rassembler une à une les cartes au terme d'aventures toutes plus incroyables les unes que les autres.
Mesdames et messieurs, voici le manga le plus doux, le plus tendre, le plus mignon de la création. Il s'agit du tout premier manga que j'ai tenu entre mes mains. Cela date de l'année 2000. Pas vraiment hier, en somme. Certains qualifieront ce manga de niais, pourtant rien ne vaut la fraicheur qui s'en dégage, les beaux messages qu'il véhicule et la bienveillance qu'offrent ses personnages. "Tout ce passera bien", voici le crédo de Sakura, cette jeune fille qui a perdu sa maman toute jeune, mais sourit à la vie et se montre prête à tout pour protéger ceux qu'elle aime. Un adorable shojo parfait pour initier de jeunes lecteurs à la culture manga!

Autres titres à lire de ce collectif d'auteures : X1999, Tsubasa reservoir Chronicles, Angelic Layer, Chobits et tant d'autres! Attention, tous les mangas de Clamp ne sont pas tout public...


Chrno Crusade de Daisuke Moriyama
8 tomes de 200 pages (série terminée) aux Éditions Asuka.

Rosette Christopher, est une exorciste travaillant pour le compte du monastère Magdalene. Accompagnée du démon Chrno, elle a pour mission de libérer la ville de New-York des créatures maléfiques qui l’assaillent.
C'est étrange, tout de même. Quand j'ai réfléchi aux titres que j'allais vous présenter, avant même de songer à Sailor Moon, Dragon Ball ou aux œuvres de Naoki Urasawa, j'ai pensé à Chrno Crusade. Il s'agit certainement du titre le plus méconnu de la liste, il n'est d'ailleurs même plus édité, mais vous pouvez aisément regarder l'anime. Chrno Crusade, c'est cette histoire déchirante d'une jeune femme qui cherche son frère à travers le monde. Pour mener à bien sa quête, elle a lié son destin à celui de Chrno, un démon déchu de ses cornes, à qui elle confierait sa vie tant sa confiance en lui est inébranlable. Je ne saurais dire combien de fois j'ai relu chacun de ces volumes, les litres de larmes qu'ils m'ont fait verser, l'amour que je peux porter à cette histoire... Je souhaite de tout cœur que ce titre bénéficie un jour d'une nouvelle publication pour que vous puissiez le découvrir et qu'on en parle ensemble!



La Rose de Versailles de Riyoko Ikeda
2 tomes de 960 pages (série terminée) aux Éditions Kana

France, au printemps 1770, l'archiduchesse Marie-Antoinette, fille de l'impératrice d'Autriche Marie-Thérèse de Habsbourg, se marie à 14 ans avec un Bourbon, le futur Louis XVI. La dauphine est protégée à tout instant par le capitaine de la garde royale, Oscar François de Jarjayes, qui n'est autre que la fille cadette d'une respectable famille de soldats. Un jour, alors que Marie-Antoinette se rend à un bal masqué à l'opéra, elle y fait la rencontre d'un gentilhomme suédois, Axel de Fersen et en tombe amoureuse. Ils ont tous les trois 18 ans leur rencontre va, à jamais, bouleverser le cours de leur existence.
Ah! Lady Oscar! Avez-vous connu le dessin animé qui a enflammé l'âme révolutionnaire des enfants pendant les années 80-90? C'est avec une délectation sans nom que j'ai lu, lu et relu le manga à son origine qui date tout de même de 1972. Le style peut en rebuter certains, pour ma part je ne me lasse pas de cette fabuleuse histoire d'honneur et de liberté à laquelle prend part cette jeune femme travestie en homme tout d'abord pour plaire à son père puis selon sa propre volonté. Cette histoire dans l'Histoire m'a transportée des années durant et ne cesse de me hanter par son romantisme et son héroïsme. Si la curiosité vous ronge, n'hésitez plus! Plongez dans ce récit au cœur de la Révolution Française pour partir à la rencontre d'Oscar, André, Marie-Antoinette et Fersen!

Voilà, cet article est terminé. Je n'ai pas voulu faire de sélection, il s'agit des premiers mangas qui me sont venus à l'esprit, ceux qui m'ont le plus marquée. Bien sur, il y en a beaucoup que je compte bien partager avec vous! En voici quelques-uns : Sailor Moon, D. Gray-man, Lovely Complex, Pluto, Death Note, Georgie, Love Hina, Kare Kano, C'était Nous, Samurai Deeper Kyo et bien d'autres encore!

N'hésitez pas à me dire en commentaire quels sont les mangas que vous connaissez, ceux que vous souhaiteriez découvrir, ceux qui au contraire vous ont déçue... Je veux tout savoir! Peut-être qu'à ce rythme je ferai un petit top sur mes animes favoris!

samedi 14 avril 2018

A Silent Voice, Tomes 1 & 2 - Yoshitoki Oima


Un premier tome déconcertant mettant en scène des collégiens faisant preuve d'une cruauté sans nom envers une nouvelle camarade de classe malentendante. 
L'objectif de Shoya est de braver l'ennui en se lançant de nouveaux défis complètement absurde au quotidien. Lorsque ses "amis" décident d'arrêter cette habitude, un nouveau hobby se présente à lui à l'arrivée de Shoko. Il n'aura de cesse de la tester, se jouer d'elle, participer au comportement harceleur initiée par l'ensemble de la classe à son encontre. Tous prennent part à ce sordide bizutage collectif, excepté une jeune fille qui finira par la laisser tomber afin de ne pas se mettre la classe à dos. Même le professeur qui prend de temps à autres sa défense reste en retrait adopte à certains moments un comportement complètement inadapté.

Dans le tome 2, les années ont passé, Shoya a eu le temps de prendre conscience du mal qu'il a fait et c'est à partir de là que l'histoire commence réellement. De véritables problématiques se posent : le regret d'avoir commis des choses répréhensibles peut-il suffire à obtenir le pardon de ses fautes? La pardon de la personne blessée permet-il d'atteindre la rédemption? Est-il possible de se pardonner à soi-même après tout cela?

A ce stade, il est certain que cette série est pour moi digne d'un grand intérêt. Néanmoins, je reste sur ma réserve puisque pour le moment, le point de vue de Shoko, son vécu et ses sentiments n'ont presque pas été abordés. Que l'objectif de l'auteure soit de se centrer sur le cheminement personnel du bourreau est une chose, mais passer totalement à côté de ce qu'a vécu la victime en est une autre.A la fin du tome 2, elle le fuit à peine, a essayé de se lier d'amitié avec lui, le défendre face aux autres et n'a répondu à la violence que par des sourire ce qui, on l'apprend vite, révolte sa petite sœur.

Je trouve toujours dur d'aborder ainsi la cruauté dont peut-être capable l'être humain, le rejet envers les personnes différentes, dotées d'une particularité qui lui est inconnue et qu'il ne comprend pas.
C'était osé de nous faire presque haïr le héro de l'histoire dès les premiers chapitres pour nous apprendre peu à peu à le connaître après qu'il ait changé. Ce n'est jamais évident d'accepter qu'une personne puisse devenir quelqu'un d'autre, évoluer, s'améliorer... 
Je suis curieuse de découvrir la suite, voir comment la relation entre Shoya et Shoko va avancer, comment va-t-il se défaire de cette culpabilité qui le ronge et regagner la confiance de ce qui ne lui pardonnent pas ses actes passés.

En somme, A Silent Voice aborde un sujet difficile d'une manière différente qui pourra se révéler des plus intéressante si tant est que l'auteure, en se focalisant sur la culpabilité de Shoya, n'oublie pas la gravité de ses actes passés et la souffrance de Shoko. Peser minutieusement le pour et le contre se révèlera fondamental dans les tomes à suivre et il me tarde de lire ce que cela va donner.

mercredi 11 avril 2018

Les Bonnes Manières (2017) - Marco Dutra & Juliana Rojas


Clara, une infirmière solitaire de la banlieue de São Paulo, est engagée par la riche et mystérieuse Ana comme la nounou de son enfant à naître. Alors que les deux femmes se rapprochent petit à petit, la future mère est prise de crises de somnambulisme...
Très sincèrement, la bande annonce de ce film ne m'avais pas du tout fait envie. Mais comme il tentait mon amoureux et que je n'avais pas de meilleure proposition à faire pour notre après-midi ciné, je me suis dit "Après tous, pourquoi pas?".
Eh bien figurez-vous que j'ai eu une très bonne surprise.
Je pensais avoir cerné Les Bonnes Manières. Un énième film d'auteur acclamé par Télérama et Les cahiers du cinéma, fort d'une mise en scène à couper le souffle mais à laquelle je serais totalement insensible, menant des relations étranges entre les personnages avec une intrigue qui tourne en rond avant de se conclure dans le vide. Comme vous le voyez, ce n'était pas fameux.

Et pourtant, j'ai découverts une histoire surprenante, empreinte d'une ambiance intrigante et poétique. Ce film est inclassable, entre histoire d'amour et conte inquiétant, presque horrifique, parfois même dérangeant, dans lequel la frontière entre le fantastique et le réel semble effacée... 
J'ai été la première étonnée de m'être à ce point laissée entrainer dans cette histoire qui sort de l'ordinaire, qu'il est impossible de mettre dans une case, dont je ne connaissais rien et qui a su m'émouvoir bien plus que je ne l'aurais pensé! J'ai aimé me laisser balloter dans les rues aux couleurs et à l'aura tout bonnement fascinantes. La fin m'a presque laissée sous le choc tant le retour à la réalité fut brutal et inattendu.
Les personnages sonnent juste. Il suffisait peut-être de trois fois rien, mais on croit à leur histoire aussi invraisemblable peut-elle sembler. Car après tout, malgré l'intervention du fantastique dans cette fable déroutante, c'est bien la cruelle réalité d'une société effrayée par ce qui lui est inconnu qu'on pointe ici du doigt.

Les Bonnes Manières n'est peut-être pas un film que je reverrai des dizaines de fois, mais c'est une œuvre que j'ai été ravie de découvrir, heureuse de m'être laissée surprendre et sortir de mes habitudes pour explorer des contrées du cinéma qui m'étaient inconnues. Je vous invite à en faire de même en espérant que vous apprécierez le voyage...

mardi 3 avril 2018

Proxima du Centaure - Claire Castillon


« Je l’appelle Apothéose parce qu’il n’y a aucun prénom logique à lui mettre sur le visage. Je la klaxonnerai avec ma tête jusqu’à ce qu’elle se retourne. Un jour, elle me dira son vrai prénom, à l’oreille, elle le prononcera avec le souffle. Son souffle réveillerait un mort. En attendant, de là où je me trouve, je kiffe à fond dès que je pense à elle. »
Tous les matins, Wilco regarde Apothéose passer sous sa fenêtre. Jusqu’à ce qu’un jour, il se penche tellement qu’il tombe.
Proxima du centaure est une lecture forte d'une ambiance toute particulière que lui confère la plume de l'auteure. Wilco se retrouve à l'hôpital, paralysé, spectateur de cette vie qui se poursuit sans lui. Il imagine et raconte ce qu'il se passe par delà les murs de sa chambre. L'amour que lui porte Apothéose, toutes les épreuves qu'elle doit endurer avant qu'ils ne se retrouvent enfin.
On observe à travers les yeux de Wilco tout ce petit monde qui gravite autour de lui : ses parents, sa sœur, son meilleur ami, les soignants de l'hôpital... ces individus plus ou moins réalistes quant à son accident, plus ou moins conscients de la réalité qui le frappe.
Le détachement avec lequel Wilco nous raconte son histoire, celle qu'il vit ou celle qu'il rêve, peut dérouter. Je ne saurais dire si c'est cela ou le peu d'empathie que j'ai développé à l'encontre des différents personnages qui m'a fait complètement passer à côté de ce roman...
Pourtant, j'avais beaucoup aimé Dieu me déteste qui aborde avec beaucoup de cynisme le quotidien d'un jeune homme atteint de cancer. Mais le cynisme n'empêche pas les sentiments, la colère, la passion, et c'est peut-être ce qui m'a manqué dans ma lecture. J'ai croisé de très belles phrases, en particulier lors des quelques dernières pages, mais rien qui ne m'ait fait vibrer.

Une petite déception pour cette lecture dont j'attendais peut-être trop après les éloges qu'on m'en avait fait. Je pense que cela dépend aussi de l'état d'esprit dans lequel on se trouve au cours de sa lecture et il se trouve que me concernant, les conditions n'étaient pas réunies pour qu'elle fasse écho en moi.

Ready Player One (2018) - Steven Spielberg


2045. Le monde est au bord du chaos. Les êtres humains se réfugient dans l'OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday. Avant de disparaître, celui-ci a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l'œuf de Pâques numérique qu'il a pris soin de dissimuler dans l'OASIS. L'appât du gain provoque une compétition planétaire. Mais lorsqu'un jeune garçon, Wade Watts, qui n'a pourtant pas le profil d'un héros, décide de participer à la chasse au trésor, il est plongé dans un monde parallèle à la fois mystérieux et inquiétant…
A moins de vivre dans un grotte, vous avez forcément entendu parler de Ready Player One... c'est par cette phrase stupide et complètement cataloguée que j'ai failli démarrer cet article (en fait non, que je démarre bien cet article!) mais j'ai parlé de ce film à bon nombre de personnes de mon entourage qui n'avaient pas la moindre idée de ce dont il s'agissait et qui, pourtant, ne résident pas dans un habitat si hostile...

Pour rappeler le contexte aux deux du fond qui n'auraient pas suivi, Ready Player One est un film tiré du roman éponyme d'Ernest Cline. La particularité de l’œuvre ici présentée, c'est qu'elle regorge de références à la culture dite "geek" des années 1980. Ceux qui se sont jetés sur les premières séances ciné avaient soit lu et adoré le roman soit repéré un élément incontournable dans la bande annonce qui les avait fait bondir d'enthousiasme.

Me concernant, je vis avec un adorable jeune homme amoureux des années 80 (Retour vers le Futur & filmographie de Schwarzenegger etc.), fan de Spielberg et de SF en général qui a en plus lu ledit roman donc c'était difficile de manquer l'évènement. Mais ce qui a fait que j'ai absolument voulu le voir la semaine de sa sortie c'est : le Géant de Fer ! Je vous en reparlerai plus tard, mais c'était tellement fou de voir le héro de ce film qui avait fait un flop au cinéma, que j'étais la seule à avoir vu et adoré dans ma campagne profonde en 1999, qui est devenu culte avec les années, apparaitre ainsi au premier plan du dernier film de Spielberg himself!! Bref.


Honnêtement, le scénario est relativement basique, cela a déjà été fait remarqué, mais ça fonctionne. Une quête, des héros qui aspirent à une vie meilleure et défendent ce qu'ils croient juste. C'est dynamique, sympa, drôle, divertissant, simple mais ultra efficace. 

Les références à la culture pop ne sont pas là pour meubler le film, elles sont le film. Tous les personnages (sauf le méchant) sont des fans, des geek, plus incollables les uns que les autres dans le domaine. Ces connaissances les aident à avancer, à relever des défis, à vaincre des niveaux, à résoudre des mystères... C'est en somme une jolie reconnaissance pour ceux qui étaient à une époque considérés comme des ermites sans la moindre relation sociale (les choses ont changé, heureusement!).

Ces références, il y en a de très grosses et de plus subtiles qui laissent penser qu'un seul visionnage ne sera pas suffisant. J'ai aimé repérer tous ces éléments me rappelant des films, séries, musiques ou jeux vidéos que je connaissais. Retour vers le Futur, Le Géant de Fer, King Kong, Akira, Les Maîtres de l'Univers, Shinning, Michael Jackson...

La question que beaucoup se posent... Ce film est-il réservé aux geek? Je ne pense pas. Il peut même vous donner envie de découvrir des films auxquels vous n'aviez jamais pensé!

Et vous, quelle a été votre référence favorite?
Qu'avez-vous pensé du film?
Le roman vous fait-il envie?

A très bientôt :)