mercredi 2 septembre 2020

Le Prince Cruel - Holly Black

// Editions Rageot //
// 531 pages //

A l'heure où je vous écris, nous sommes le 18 mai 2020, voilà une semaine que le confinement a pris fin. Début mars, j'ai eu la chance de recevoir Le Prince Cruel en service presse de la part des éditions Rageot que je remercie mille fois tandis que de nombreux lecteurs ont eu la déception de voir la date de sortie repoussée à septembre.
Jude a 17 ans et vit à la Haute Cour de Domelfe dans le royaume de Terrafæ. Enlevée au monde des mortels lorsqu’elle n’était qu’une enfant et élevée avec ses sœurs parmi les puissants, elle a appris à se protéger des sortilèges et à se battre à l’épée. Pourtant, elle subit jour après jour les moqueries et les insultes. Car elle n’est qu’une humaine, vouée à la mort, dans un monde où règnent les Fæs, créatures sublimes, immortelles… et cruelles. Personne ne la hait plus que le Prince Cardan. Le plus jeune des héritiers de la couronne semble décidé à lui nuire. Jusqu’à la tuer ? Mais Jude, elle, est prête à tout pour gagner sa place à la cour et reprendre le pouvoir sur sa vie. 
Par ou commencer? Déjà, il est bon de savoir que je lis très peu de fantasy. Aussi, j'ai bien peu de supports de comparaison exceptés Harry Potter, Le Château de Hurle et Eragon (que je n'avais d'ailleurs pas énormément aimé).
Je pense avoir traîné de gros clichés sur ce genre littéraire durant des années : un univers très complexe, une liste sans fin de personnages aux noms imprononçables, des quêtes à n'en plus finir... Et je me suis certainement privée de bon nombre de lectures après que les premières pages du Seigneur de Anneaux ou Game of Thrones m'aient fait fuir à toute jambe.

J'en suis donc là, avec mon premier tome entre les mains, celui que j'ai vu passer des milliers de fois sur les réseaux sociaux et cette crainte de m'être laissée influencer en demandant un roman qui ne me correspondait pas.
Pourtant, un soir, je tente l'aventure.
Je fais connaissance avec Jude, Taryn et Vivienne.
Je vais la mauvaise rencontre de Cardan, Valerian, Nicasia et Locke.
J'ai le plaisir de découvrir, page après page, une héroïne - Jude - des plus complexes et passionnantes, de la voir changer, évoluer, avancer. Née humaine, elle ne se sent pas chez elle dans le monde des Hommes, mais n'est pas acceptée dans celui des Fæs qui est sa seule maison. Elle veut enfin trouver sa place, avoir une réelle identité, ne plus être cette entre-deux qui n'existe nulle part.

La relation qu'elle entretien avec Cardan est intéressante. Ils subissent une irrésistible attirance malgré le danger qu'il représentent l'un pour l'autre mais se détestent cordialement pour tout un tas de raisons légitimes et compréhensibles qui rend toute affection impossible dans ce premier tome.
J'ai aimé que Jude soit aussi méthodique et perspicace, parfois même froide et calculatrice pour arriver à ses fins. Elle est aussi passionnée et en lutte avec ses pulsions et l'attachement qu'elle porte à sa famille, de sang et d'adoption, aussi contradictoire cela peut-il lui paraître.

Je n'ai envie de vous spoiler cette lecture d'aucune manière que ce soit, aussi je me contenterai d'ajouter que j'ai été séduite par la plume incisive et efficace, qui laisse planer juste ce qu'il faut de mystère sans cumuler des non-dits et offre des descriptions immersives rendant cet irréel plus vrai que nature.
En espérant que ce récit parcouru de complots et de machinations plus cruelles les unes que les autres saura vous envoûter comme cela a été mon cas, je vous souhaite de belles lectures. 

samedi 4 janvier 2020

Anne with an "E" - Saison 3 (2019)


Saison 3 - 10 épisodes
CBC Television (Canada)
Netflix (international)

Il y a quelques instants à peine, j'ai terminé le dernier épisode de la saison 3 de Anne with an "E", cette série coup de foudre dont l'interruption a choqué tous les fans par son annonce abrupte et inattendue.

Anne with an "E" est une série canadienne adaptée d'une saga de romans écrits par Lucy Maud Montgomery dont le premier des 10 volumes parus entre 1908 et 1920 avait pour titre Anne... la maison aux pignons verts.

J'avais tant espéré que la série durerait encore bon nombre de saisons puisque les romans suivent la vie de notre héroïne bien après qu'elle ait atteint l'âge adulte, et je compte de ce fait m'y plonger tant ma peine de quitter ces personnages est grande.

En effet, la première fois que je me suis lancée dans Anne with an "E", je n'avais aucun doute sur le fait qu'elle allait me plaire mais... à ce point? Certainement pas!

Cette oeuvre est un véritable régal de bout de bout, elle réuni tous les ingrédients que je souhaite trouver dans un récit, qu'il soit littéraire ou cinématographique. Ainsi, l'amour est omniprésent, de magnifiques amitiés se créent, les valeurs qui me sont chères sont défendues et tout cela est soutenu par une héroïne intrépide, passionnée, le cœur empli de rêves et résolument féministe.

Car en cette fin de XIXème siècle, les créateurs ont osé mettre les pieds dans le plat en causant sans détour sexisme, racisme et homophobie. C'est la spontanéité d'Anne qui l'amène à se révolter contre la bienséance et toutes ces règles sociales adoptées par les habitants d'Avonlea, sans remise en question de celles-ci. 


Ajouté à cela, la saison 3 introduit dans l'histoire une famille d'autochtones dont certains membres se lient d'amitié avec Anne. Cet arc de l'histoire se révèle extrêmement douloureux car il révèle des aspects méconnus de l'histoire (pour moi tout du moins), notamment lorsqu'une jeune fille voit son identité et ses origines bafouées par la maltraitance occasionnée dans les pensionnats du gouvernement instaurés pour soit-disant améliorer l'avenir des enfants issus de familles autochtones. L'absence de conclusion à cette partie précise de l'histoire est un gros point noir dans cette saison 3 et montre combien l'interruption de la série n'était pas anticipée.

Si l'on arrive à occulter ces éléments, il est possible de se consoler par la qualité de cette saison 3 dans son ensemble, plus riche et trépidante que je n'aurais pu l'espérer! C'était beau, fort, émouvant et exaltant de bout en bout.
Anne est devenue pour moi l'un des plus beaux personnages féminins qu'il m'ait été donné de croiser, je pense bien évidemment à ma chère Demelza (Poldark) qui elle aussi a suscité en moi énormément d’admiration.

Mon cœur saigne de ces adieux que je n'aurais pas imaginé aussi rapides, mais chaque pensée pour Anne with an "E" sera une pensée de joie et elle restera à jamais l'une des histoires les plus précieuses qu'il m'aura été donné de voir.

Sur ce, je vous souhaite une belle soirée et le bonheur de vous plonger dans de merveilleuses histoires...