mardi 6 juillet 2021

Young Royals - Saison 1 (2021)



Le 1er juillet a débarqué sur Netflix Young Royals, séries suédoise en 6 épisodes. Moins de promotion que ses concurrentes américaines, pourtant elle a déjà fait chavirer bien des cœurs en à peine un weekend. Souvent comparée à Élite et Gossip Girl, uniformes et gosses de riche oblige, la comparaison s'arrête là.

Young Royals se veut plus authentique, très axé sur les émotions, les sentiments, la découverte de soi, de ses désirs et sa sexualité. La royauté est une toile de fond qui sert de prétexte dramatique au terrible choix que devra faire notre héro : le devoir ou l'amour? Okay, c'est hyper cliché, mais moi je suis complètement vendue à la cause. Wilhelm et Simon sont tellement doux et touchants que j'ai senti mon cœur se liquéfier bien des fois.

Après avoir fait la une de la presse à scandale, Wilhelm, prince de Suède, est envoyé dans la prestigieuse écolé d'Hillerska où tous les membres de sa famille ont fait leur scolarité. 
Le jour de son entrée, alors que son nom est sur toutes les lèvres, c'est Simon qui va attirer son attention, un élève boursier à la voix angélique mis de côté par ses pairs.

Il n'est pas question QUE de leur romance, puisqu'on va aussi évoquer relations toxiques, pression familiale, conduites à risque, pornodivulgation, outing, deuil... Mais il est aussi question d'amour et d'amitié avec de superbes relations qui naissent malgré le prétendu obstacle des classes sociales et la bienveillance de certains personnages qui vont prendre des risques pour le bien de ceux auxquels ils tiennent.
Une jeune femme se définie comme "Asperger", je serai curieuse de savoir ce que pensent les personnes concernées de la représentation que l'actrice en offre.




J'ai particulièrement apprécié que la plupart des acteurs aient vraiment l'air d'adolescents, ils font jeunes, certains ont de l’acné, ils ne sont pas tous bodybuildés comme c'est si souvent le cas. Ça ajoute une certaine crédibilité à cette série en plus de l'indéniable alchimie qui existe entre les deux acteurs principaux. Ajoutez à cela que, certes, on parle de sexe, mais on n'enchaîne pas les parties de jambes en l'air pour combler les vides. Ça fait du bien.

Bon. Vous l'aurez compris, je suis conquise, j'ai vraiment adoré, j'ai super hâte d'avoir la suite et je commence à me dire que les séries nordiques sont faites pour moi... (coucou Love & Anarchy!).

mercredi 24 mars 2021

Ginny & Georgia - Saison 1 (2021)


Bon, okay, c'est dit : j'ai a-do-ré.
"Ginny & Georgia" est une série créée par Sarah Lampert pour Netflix qui compte actuellement une saison de 10 épisodes.

Georgia vient s'installer à Wellsbury avec ses enfants, Ginny et Austen, suite au décès de son mari dont elle est l'unique héritière de sa fortune. On alterne entre événements du présents et flashback qui révèlent des éléments du passé de Georgia qui s'est retrouvée mère à 15 ans et a dû se battre pour s'en sortir.

Ce qui m'a énormément plu dans cette histoire, ce sont les personnages que j'ai trouvé variés et extrêmement bien construits, sans manichéisme.
À aucun moment on n'essaie de trouver d'excuse à Georgia. Elle a fait ce qu'elle devait pour s'en sortir le moment venu, quels que soient les moyens employés, aussi discutables et illégaux soient-ils, et rien ne peut l'empêcher de parvenir à ses fins.

Ginny m'a souvent exaspérée et en même temps j'ai trouvé que c'était un excellent personnage : brillante, passionnée, impulsive, révoltée envers la société, sa mère et elle-même, débordante d'amour pour sa famille et ses amis malgré ses insécurités permanentes (et elle se révèlera aussi bien des fois carrément problématique).

Mais clairement, mon cœur a complètement chaviré pour les jumeaux, Marcus et Maxine, qui vont être les deux êtres auxquels Ginny va le plus s'attacher et qui vont lui rendre cette affection au centuple, avec leur maladresse et les inévitables malentendus de la vie. Maxine est une jeune femme qu'on pourrait qualifier d'excentrique mais elle est surtout terriblement attachante et d'une authenticité inouïe. Marcus est presque son opposé, à garder tout pour lui, et malgré mes réticences à son égard au début j'ai bien fini par me laisser séduire (on en parle de ce regard, là?).

Bref, un sans faute pour moi malgré un dernier épisode légèrement en dessous des autres à mon sens, la faute à des réactions que j'ai trouvé complètement excessives de la part de certains personnages face aux différentes révélations qui ont lieu (sauf Ginny qui, pour une fois, me semble assez posée et réfléchie dans ses décisions).

Cette série, malgré son côté un brin WTF osé aborder sans détour pas mal de problématiques adolescentes avec beaucoup de justesse, comme les premiers rapports sexuels (en passant par le plaisir, la contraception...), les comportements à risque, la santé mentale (attention, il est question de dépression, idées suicidaires et automutilation), le besoin de trouver sa place au sein d'un groupe social... avec ces moments durant lesquels Ginny et Hunter parlent de leur confrontation personnelle au racisme qu'ils subissent, un élément qu'ils partagent et à la fois qui les opposent.

Le personnage d'Abby est assez mystérieux et complexe dans son rapport à son propre corps mais aussi dans sa relation aux autres, j'espère qu'on en apprendra plus sur elle par la suite car son ambivalence m'a pas mal perturbée.

Bref... j'ai réussi à vous en parler sans vous spoiler. Il y a beaucoup de personnages secondaires que j'ai beaucoup aimé comme Ellen, Zion, Paul et Joe mais je n'aurais jamais la place pour en parler !

En somme, une série à mi-chemin entre la love story pour ado et le thriller qui a su m'émouvoir (okay, il en faut pas beaucoup) et me faire rire (je plaide coupable là aussi) mais aussi me surprendre. Je m'attendais à une pâle copie de "Gilmore Girls", j'étais bien loin du compte !

Connaissez-vous "Ginny & Georgia"?
Cette série vous tente?
Quelle est votre série du moment?


mercredi 3 mars 2021

Parler comme tu respires - Isabelle Pandazopoulos


// Editions Rageot //
// 320 pages //

Depuis son entrée au CP, Sybille bégaie.
À la fin de son année de Troisième, elle doit faire un choix d'orientation et celui-ci sera bien éloigné de ce que son entourage avait envisagé pour elle.

Il s'agit là d'un roman très riche, porteur de nombreux messages, abordant bien des sujets si bien que je ne lui aurais pas boudé quelques pages en plus !
J'avais peur que le bégaiement de Sybille ne soit qu'un prétexte tire-larme pour conter comment une victime de la vie fait face à l'adversité mais il n'en est rien.

Sybille déteste qu'on l'appelle "Sissi", surnom qu'on lui a donné suite à des moqueries, pour simplifier son prénom qu'elle n'arrivait pas à prononcer.
Elle ne supporte pas cette oppressante attention dont elle fait constamment l'objet de la part de ses parents inquiets.
Elle hait qu'on la ménage, qu'on la traite comme une pauvre petite chose fragile.
Car Sybille est une adolescente brillante, passionnée, authentique, qui ressent bien plus de colère que de peur contrairement à ce que l'on peut croire. Ainsi grandi en elle une violence dont elle ne se serait jamais crue capable.
Et elle atteint un point de non retour.

Je ne vais pas aller plus loin dans les révélations mais elle fera face au harcèlement, aux non-dits, aux mensonges, au deuil, à la rancœur mais aussi au désir, à l'amour et à sa propre reconstruction.

J'avoue que la relation entre une ado de 16 ans et un adulte de 21 m'a dérangée. C'est évidemment un avis personnel. On n'entre pas dans les détails mais cet écart d'âge n'était pas nécessaire à mon sens.

Sybille a souffert d'être surprotégée - par des parents et amis ô combien aimants - et elle quitte tout pour trouver sa voie mais aussi gagner son indépendance. Alors, oui, qu'elle sorte avec un jeune homme de 21 ans m'a questionnée. A 16 ans et 21 ans on n'en est pas au même point, on n'a pas les mêmes préoccupations ni les mêmes attentes. Balthazar a beau être le garçon le plus doux, gentil et respectueux de la Terre, leur relation n'en demeure pas moins bancale à mon sens. Bancale pour quelques années en tout cas, l'écart s'estompant nécessairement avec le temps. Il a 5 ans de plus, il est majeur, considéré comme un adulte, a bien plus d'expérience qu'elle (sur le plan professionnel, affectif, sexuel). Cela m'aurait frappée de toute manière mais plus encore dans le contexte dépeint par ce roman, avec le vécu de Sybille et ce qu'elle traverse dans ces pages. 

Fort heureusement, ce n'est pas ce à quoi j'ai accordé le plus d'attention car ce que j'ai vraiment aimé, c'est ce parallèle entre la parole et la sculpture, la manière dont Sybille va user de ses mains pour s'exprimer et se révéler. La plume de l'autrice, l'étendue du champs lexical employé pour décrire la rencontre entre Sybille et la pierre, sont un véritable délice. C'est très visuel et à la fois presque viscéral tant le ressenti de notre héroïne est saisissant. Elle va panser ses blessure en modelant la pierre. Outre le fait que cela nous ouvre les yeux sur un monde à part, j'ai trouvé tout cela poétique et salvateur.

En somme une lecture très plaisante, une héroïne battante et un art trop méconnu que j'ai adoré découvrir à travers ces quelques mois d'école aux côtés de Sybille.

Un grand merci aux Éditions Rageot pour l'envoi de ce livre (dont on admire la beauté de la couverture).

lundi 8 février 2021

Normal People (2020)


1 saison

12 épisodes de 30min

BBC Three


C'était fort. Puissant même.
Une histoire en apparence simple, qui démarre sur un socle narratif vu et revu pour s'en détacher complètement par la suite.

Marianne et Connell sont lycéens. Elle est l'intello solitaire mal dans sa peau, il est le sportif populaire qui répond aux attentes de son cercle social. Pourtant, ils vont trouver en l'autre ce dont ils ont besoin, en secret.

On est loin d'une série feel-good, sachez le.
Elle m'a vraiment détruite à certains moments.
Nos personnages souffrent, se croient indignes d'amour, n'arrivent pas à savoir ce qu'ils veulent, sont bouffés d'insécurités, se font du mal sans le vouloir, sont d'une maladresse à fendre l'âme, et avancent tant bien que mal vers l'âge adulte qui ne tient finalement pas ses promesses.

Épisode après épisode, année après année, ils se retrouvent, se séparent, se blessent et pansent leurs maux.
Les relations toxiques, l'anxiété, la dépression, la violence même - morale et physique - croisent leur route. Ce qu'ils traversent est tristement réel, cela risque de parler à beaucoup, mais il est bon d'être avertis avant de se lancer dans cette histoire.

Pas mal de sexe et pourtant aucune scène n'est de trop, elles s'intègrent sans le moindre mal à ce ballet que jouent nos héros, loin du voyeurisme qu'imposent d'autres séries, celle-ci offre des séquences d'amour d'une authenticité désarmante.

Daisy Edgar-Jones et Paul Mescal sont juste époustouflants de justesse dans leurs rôles respectifs. L'alchimie entre eux à l'écran est palpable. La photographie est d'une grande douceur. Tout tend à nous faire chavirer l'âme et savourer le moindre présent que nous offre la vie. Je viens de terminer, et j'ai le cœur brisé.

Alors, tenté?