A Derry, dans le Maine, d'étranges disparitions ont lieu. Parmi elles, celle de Georgie, le petit frère Bill dont on n'a jamais retrouvé la trace après qu'il soit sorti faire naviguer sa frégate en papier dans le caniveau un jour de grande pluie. Mais Bill n'a pas perdu l'espoir de retrouver Georgie, et continue d'explorer chaque possibilités, même les égouts dans lesquels il fera la rencontre de Ça, un clown diabolique qui prend l'apparence des peurs profondes de chaque membre de la bande des ratés. Pourtant, ces gamins vont devoir se battre et affronter la peur elle-même.
Le Club des Ratés
Gros coup au cœur pour cette bande de gamins paumés et maltraités par la vie.
J'ai aimé apprendre à connaître chacun d'eux, leurs peurs et leurs espoirs.
J'ai aimé ce lien invisible qui les unis, que ce soit leur existence malmenée par les adultes ou cette volonté de s'accrocher quoi qu'il arrive avant qu'il n'y ait autre chose qui s'y ajoute... ces peurs qui prennent forme et qui deviennent réelles. Cette bande qui ne peut vaincre qu'en restant unie, le courage des ces gosses hauts comme trois pommes face à la peur personnifiée pour se sauver parce qu'il n'y a que sur eux qu'ils peuvent compter.
Les Ratés existent à cause de la violence. Celle des adultes et des autres enfants. Ils se qualifient de ratés, comme des échecs en bande, des erreurs de la société. Cette violence est presque toujours présente dans les titres de Stephen King, je pense en premier lieu à Carrie dont l'horreur n'est aucunement liée aux pouvoirs paranormaux de la jeune fille mais à ces abominations qu'on lui a fait subir. Comme s'il pointait du doigt cette cruauté malsaine que tant subissent sans que personne ne veuille le voir.
Grippe-Sou
On parle dans cesse du clown, de "Ça" comme l'incarnation de la peur. Il y a un parallèle qui est fait entre les craintes enfantines, abstraites, fictives et la peur de cette cruelle réalité à laquelle les enfants sont confrontés. Je me suis demandé si Ça n'était pas le fruit de l'imagination des
enfants. Les peurs de chacun sont liées à leur vécu. N'est-il pas normal
de vouloir donner à ces horreurs quotidiennes un visage? Penser qu'un
petit garçon n'est pas mort mais qu'il a été enlevé par un monstre. Se dire que l'on n'est pas l'incapable qui déçoit son père mais juste terrifié par ce visage maléfique sur le tableau. Que l'on n'est pas manipulé et séquestré par une mère à moitié folle mais que le monde est véritablement dangereux et mauvais... Si les adultes ne voient pas le clown, est-ce parce qu'ils ont oubliée cette peur inexplicable? Qu'ils ne craignent que des faits pratiques et rationnels et ne peuvent même plus inventer, penser, imaginer?
Cette entité maléfique qui se nourrit de chair et terreurs enfantines tous les 27 ans avant de repartir hiberner n'est pas expliquée et décortiquée ce que je trouve très bien. Justifier et rationaliser la peur n'aurait aucun sens et il est bon de laisser des zones d'ombre sans jamais tenter de les éclairer.
You'll Float Too
L'ambiance, l'image, les teintes choisies et cette bande-son... Que de merveilles offertes par le cinéma! Je pensais être confrontée à un film d'horreur "classique" et ai finalement été plongée au cœur de ce qui ressemblait presque à un conte macabre chantonné sur les notes grinçantes d'une boîte à musique.
Le clown, les ballons, la maison hantée au bout de la rue et les chants d'une chorale, tant de détails qui savent nous glacer le sang et pourtant ce film constamment teinté d'épouvante nous laisse quelques répits.
Il en est même presque doux par moment. L’innocence des enfants, les blagues perpétuelles de Richie (qui aurait cru rire si souvent aux éclats en regardant ce film?), cet été dont ils veulent pleinement profiter nous laisse comme une saveur de nostalgie dans le cœur.
Il reviendra...
Dur de devoir attendre Septembre 2019. Et en même temps, j'ai quelques appréhensions. Suivre cette bande de gosses confrontés à leur peur était passionnant. Les revoir adultes, 27 ans plus tard, nous verrons bien ce que cela donnera! Quelle histoire, quelle ambiance, quelles peurs?
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